En plus du changement de couleur (dépygmentation du au manque ou à l’absence totale de soleil) un changement d’humeur et de tempérament s’opère sans que ce soit perceptible. Seul un tiers pour vous le faire remarquer mais pour cela, il faut avoir des visites, ce qui est malheureusement loin d’être le cas pour tout le monde. Donc la possibilité de se recroqueviller sur soi est plus que probable.
L’obligation de se blinder pour encaisser tous les coups durs induits par la pression de l’isolement séparent les hommes en deux catégories, ceux qui deviennent plus forts, ceux qui craquent.
Dans les deux cas, la psychologie et la perception du monde est faussée, dénaturée, parfois tordue et fantasmée. Résultat, les uns prennent des cachets et coulent à pic, les autres font peur à l’AP, car perçus comme inoxydables et en quête de vengeance. Du coup le fantasme est du côté de l’AP qui décrit ces hommes comme ultra dangereux et irrécupérables.
La famille et les proches (s’il y en a…) voient une personnalité évoluer sans pouvoir faire quoique ce soit. La famille morfle autant si ce n’est plus.
Cet état de fait, ressenti des deux côtés est programmé et entretenu par l’AP afin de faire fuir les rares qui résistent auprès des proches incarcérés. Sachant cela, l’homme isolé psychologiquement, physiquement, sensoriellement, perd tous repères, voir la tête. La famille et les proches sont aussi isolés.
En résumé, il y a ceux qui combattent, ceux qui abdiquent. Les premiers ont compris qu’il n’y avait pas d’autre choix, les autres croient au pire des poisons existant : « l’espoir »…